Texte écrit par Michel Boccara pour la conférence-débat sur le thème du Mythe du Progrès qu’il a animée le 21 avril 2011 à Toulouse.

Cette conférence avait pour objet d’introduire les Journées d’Études et de Propositions, organisées par le réseau “Sortir du nucléaire” et les Amis de la Terre Midi-Pyrénées sur le thème « Changeons de mythe, sortons du nucléaire ».

> Ce texte a été édité sous forme de livret
aux Éditions Les produits du jardin

 

Michel Boccara est sociologue, chargé de recherches au CNRS-Toulouse (LISST). Il a été administrateur du réseau « Sortir du nucléaire » de juin 2010 à mars 2011.

« Nous sommes scientifiques par manque de finesse » Roland Barthes

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Il nous a semblé qu’un des facteurs qui empêchait les gens

de sortir du nucléaire était un attachement de type religieux

et que cette religion se caractérisait, notamment, par l’adhésion
à un mythe fondamental :
le mythe du progrès.

 

Ce mythe, sous sa forme canonique, est assez simple : le monde, et en particulier l’humanité, se caractérise par une tendance à progresser, c’est-à-dire à passer d’un état inférieur à un état supérieur.

Il est très difficile de combattre ce mythe tellement il est ancré en chacun de nous et en particulier dans notre devenir de petit homme/femme qui deviendra grand(e). Or ce mythe a donné le développement technologique sans frein dont nous voyons aujourd’hui les développements désastreux.

Une autre question que nous pouvons-nous poser c’est : quel rapport a cette idée de progrès avec l’état de guerre ? Pouvons nous penser un développement qui ne soit pas guerrier ? Sommes-nous prêts à accepter cette idée neuve, la paix ? Si nous le voulons, nous pouvons contribuer immédiatement à la paix car chaque sourire humain mine les projets de guerre. Chaque pensée constructive diminue l’impact des forces destructives. Inversement chaque pensée fataliste du type « on ne peut rien faire » contribue à ouvrir davantage la porte de la destruction.

Le message que je souhaite porter, au-delà de cette réflexion sur la science et le mythe du progrès, est le suivant : nous qui vivons aujourd’hui, nous n’assistons certainement pas par hasard à toutes ces guerres ; chacun de nous est le guerrier responsable de la grande balance historique. Nous ne sommes nullement les victimes impuissantes des événements extérieurs, mais peut-être bien au contraire la goutte décisive qui peut faire pencher la balance vers la vie… ou vers l’anéantissement. Porter consciemment cette responsabilité, c’est ça, la dignité de l’homme. (...)

 

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> tract de la conférence (PDF - 168 Ko)

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