> Présentation et préparation des Journées d'études

 

 

 

LE JOURNAL


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> Le Dossier "Changeons de Mythe" (8 pages / PDF - 11 Mo)

 

 

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> l'Appel à la résistance

 

 

LES INTERVENTIONS

 

Samedi 18 juin 2011 / de 10 à 13h

 

Présentation des Journées d'études

 

présentation des Journées d'études / FILM Phlippe Arson - département audiovisuel du siège du CNRS 2011

 

De la logique au Mythe
interventions de Kolin Kobayashi et Bertrand Méheust


Michel Boccara, Kolin Kobayashi et Bertrand Méheux / PHOTO Martin Leers 2011

 

 

 

"Un grand tournant historique et décisif
dans une crise de civilisation
"

Intervention de Kolin Kobayashi

Nous sommes aujourd'hui, sans aucun doute, à un grand tournant historique et décisif dans une crise de civilisation. Parce qu'un tel accident nucléaire n'a pas en réalité d'< après >. Cela continuera durant des décennies, voire plusieurs centaines années et détruira profondément la base de tous les vivants. Cela pose donc une question du fondement existentiel de notre société contemporaine.

Le grand séisme et le tsunami, qui a envahi la partie du nord-est du Japon, ont fait plus de 23.000 victimes, la majorité est due au tsunami. Environ 124.000 personnes ont été évacuées hors des  régions sinistrées. Il y a encore 90.109 personnes qui sont obligées de vivre dans des centres de refuge ou dans des hôtels.

Quelques tristes nouvelles : M. TARUKAWA Hisashi, 54 ans, agriculteur bio, s'est suicidé après qu'on lui a interdit de vendre ses produits à cause de la contamination radioactive. Un autre éleveur de vaches, 55 ans, le 11 juin, s'est suicidé à son tour en laissant un message sur un mur : s'il n'y a pas de centrale nucléaire... Il avait une trentaine de vaches laitières, mais leur lait était contaminé. Chaque jour, il les trayait, mais il a été obligé de les tuer. Il n'était pas situé dans la zone d'évacuation, donc pas susceptible de toucher des indemnités. Il était désespéré.

La situation des personnes sinistrées est aussi inquiétante. En dehors des personnes directement touchées par le séisme et le tsunami, on comptera encore beaucoup de victimes de la radioactivité. La majorité des évacués de la zone de 20 km autour de la centrale Fukushima-Daiichi, vivent toujours dans des centres de refuges ou dans des hôtels. Ils sont partis sans rien, l'autorité locale a organisé deux voyages avec combinaison de protection juste pour permettre à la population de prendre ses affaires. Les personnes situées hors des zones contaminées déterminées officiellement ne recevront dans l'immédiat aucune aide et elles n'ont pas droit aux logements préparés pour les sinistrés, parce que leur maison ne sont pas détruites. Elles reçoivent la pollution radioactive à faibles doses, mais en permanence, et hésitent à tout quitter.

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La vague du tsunami, si elle eût été plus haute

intervention de Bertrand Méheust

Depuis des décennies, et particulièrement depuis Fukushima,  tout a été dit ou presque sur le déni de démocratie qu’implique le choix français du tout nucléaire,  sur ses conséquences environnementales et sociales,  sur la difficulté de faire marche arrière, sur la société de contrôle que suppose ce choix, sur le mensonge économique qui lui sert de justification.

Le point qui me fascine, et sur lequel j’ai envie de risquer quelques commentaires , c’est l’irrationalité abyssale que suppose la décision  de persister dans le tout nucléaire, et de persister dans cette voie suicidaire contre vents et marées ( si je puis me risquer à ce mauvais jeu de mots). On a  encore entendu ressasser, depuis la catastrophe de Fukushima,  que les contempteurs du nucléaire exploitent  les peurs irrationnelles de la masse ignorante. Cette ânerie  été répétée par l’orfèvre en la matière, le « philosophe » Luc Ferry.  Il est temps  renverser une bonne fois l’argument.

Qualifier d’abyssale l’irrationalité du choix nucléaire, ce n’est pas se complaire dans une figure de style, c’est au contraire chercher à cerner la réalité au plus près. Abyssal se dit de ce qui n’a pas de fond, de ce qui ne peut être sondé, évalué. Or c’est bien de cela qu’il s’agit : les risques nucléaires sont impossibles à  sonder, à évaluer, à cause de la différence d’échelle colossale  entre notre durée temporelle et celle à laquelle se déploie le risque nucléaire, et à cause de l’imprévisible synergie des nuisances qu’elle provoque dans la longue durée sur la nature,  le vivant et la société. 

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samedi 18 juin 2011 - de 14h / 19h30

Le Grand Procès du nucéaire


PHOTO Martin Leers 2011

 

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samedi 18 juin 2011 - 22h

Le monstre Nucléaï

conte de Mimi Barthélémy

 


Mimi Barthélémy / PHOTO Martin Leers 2011

 

Cric ! Crac !
Voilà ! Dieu vient de créer les hommes et les bêtes.

Diable commence à peine son travail. Il fait un monstre laid, gros comme une baleine avec une tête de macaque.
Le monstre Nucléaï ouvre les yeux pour la première fois avant que le jour n’ouvre les siens
Il découvre la mer qui brille comme les écailles de poisson. Il découvre les plaines, il voit des mornes, des mornes partout. Il sent une brise fraîche et renifle de bien-être.
Et le soleil paraît…

Il y a le soleil, le vent, la terre qui sent bon… la nature pleine de richesses et de douceurs…
Le monstre les voit, ouvre une large gueule, tire une longue langue et avale,
Kloups !
Comme un chien avalerait une mouche et puis il les recrache
Pareilles mais différentes…

Il a gardé dans son ventre les bonnes fées qui veillent sur l’harmonie de la mer, de la terre et du ciel et il a recraché à la place la fée électricité.
Tout réchauffé, il enjambe alors les mornes, il enjambe les mers. On l’entend rire :
Kwa-kwa-kwa !­
On l’entend chanter :
« Je dis que la fée électricité est vrai paradis »

 

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PHOTO Martin Leers 2011

 

 

 

Dimanche 19 juin 2011 - 10h / 13h

Table ronde
Et si on n’avait pas inventé l’énergie nucléaire ?

Texte introductif à la table ronde des Journées d’études
par Michel Boccara


Michel Boccara / PHOTO Martin Leers 2011

 

Le groupe de préparation  des Journées d’Etudes a voulu changer de perspective et plutôt que de parler de « sortir du nucléaire », c’est-à-dire de sortir d’une maladie dans laquelle la société s’est installée il y a finalement pas si longtemps, envisager ce qui se serait passé si nous n’y étions pas entrés.

Si l’énergie nucléaire a d’abord été utilisée pour faire la guerre, elle est très vite devenue une énergie civile, mais nous savons que le nucléaire civil ne peut se dissocier du nucléaire militaire. Comme l’a bien dit Anders, le nucléaire civil est potentiellement aussi meurtrier que le nucléaire militaire et l’avenir lui a malheureusement donné raison

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Dimanche 19 juin 2011 - 10h

Si l'industrie nucléaire avait prévu l'accident le pire, elle n'aurait
jamais pu convaincre les politiques de la laisser se construire...

intervention de Denis Duclos

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Depuis les enquêtes dans le nucléaire et l'industrie que j'avais menées dans les années 80/90, j'ai buté sur un phénomène étrange : les gens - aussi bien travailleurs de base, techniciens ou cadres supérieurs et directions de grandes structures - sont enfermés dans un paradoxe : ou bien ils ont "pleinement conscience" des risques que leur activité comporte pour eux et les autres, et dans ce cas ils ne parviennent plus à travailler ou agir correctement, et leur baisse de moral constitue un risque supplémentaire (probablement significatif à Tchernobyl). Ou bien ils effacent de leur conscience la "vérité" du risque, voire le provoquent dans une sorte de défi sportif... et le résultat est encore pire sur la longue durée, même si c'est très utile au jour le jour.

Ce paradoxe n'est pas seulement psychologique mais aussi logique : par exemple, si l'industrie nucléaire avait prévu l'accident le pire (le seul intéressant statistiquement), elle n'aurait jamais pu convaincre les politiques de la laisser se construire. Ceci a conduit à des exercices de virtuosité dans le calcul, en fait biaisé à la base (je rappellerai les discussions entre "experts" que nous avions sur ce sujet dans le GDR que j'avais monté au CNRS "Société et Risques scientifiques et technologiques", qui fut alors l'objet d'une cabale (intéressante historiquement). Plus généralement, je traiterai des limites de rationalité du système sociétal technochrématistique, enfermé dans le même paradoxe global.

Conclusion : la société-monde actuelle est peut-être au fond trop complexe pour être viable : les grandes professions - énegéticiens, financiers, etc - qui en forment les fonctions principales ne pouvant en aucun cas percevoir la réalité globale, étant obligés de prendre leur propre fonction pour une"utilité" absolue. Ils tombent alors systématiquement dans des paradoxes insolubles et nous conduisent tous ensemble... au désastre.

En perspective : je plaiderai pour une "conversation" entre collectifs de taille modeste et relativement autonomes, plutôt que pour une intégration globale, où les "économies d'échelle" si prisées des polytechniciens, ne sont que des fallaces.

Denis Duclos


Table ronde de dimanche après-midi / PHOTO Martin Leers 2011

 

à lire également, du même auteur :
Débâcle financière, catastrophe nucléaire, convulsions arabes
Le pouvoir mis à nu par ses crises, Le Monde diplomatique, juillet 2011

Effondrement d’un système financier rattrapé par ses propres turpitudes ; remise en cause de l’énergie nucléaire après le désastre de Fukushima ; éclatement de sociétés entières dans des pays arabes que l’on qualifiait de stables. Si différents soient-ils, les trois grands événements qui ébranlent le monde révèlent de façon criante les limites d’une même logique.

Trois grandes crises ébranlent le monde, et ne se laisseront pas réduire à des sujets que l’on peut zapper : la grande panique financière, qui s’est propagée depuis fin 2008, l’accident nucléaire de Fukushima, qui s’est déclenché le 11 mars 2011, et la crise de régime dans nombre d’Etats arabes, où le peuple se soulève depuis la fin de l’année 2010. A priori, il n’est guère raisonnable de comparer ces crises, car elles concernent des domaines très différents. La première, qui semble se produire dans un monde virtuel, porte sur des milliers de milliards de dollars de monnaie scripturaire évaporée ; la deuxième découle d’un accident majeur d’une technologie visant à produire une énergie abondante ; la troisième naît d’une révolte populaire massive contre des dictatures militarisées. Il ne serait pas non plus décent de juxtaposer de pures catastrophes, dont l’une serait l’effet du « triomphe de la cupidité » et l’autre le résultat d’un désastre naturel imprévisible, avec des conflagrations qui prennent le sens — souhaitable — d’un « printemps des peuples ».

Pourtant, ces événements distincts convergent dans une même mise en cause du système capitaliste mondial. Et cette résultante pourrait ne pas être le chaos global qu’annonce un impressionnant concert d’imprécateurs, mais plutôt une évolution libératoire — un « accouchement de l’histoire », pour reprendre la classique métaphore marxiste. Ces crises ont en effet trois points communs. Elles fragilisent des piliers cruciaux du système : sa base énergétique, son mode d’orientation du travail humain par l’argent et son besoin de stabilité politique, notamment en périphérie des centres libéraux. Elles manifestent dans chacun de ces domaines un même style outrancier qui conduit au danger technologique inacceptable, au risque financier immaîtrisable ou à la férule autoritaire insupportable. Elles révèlent la puissance des tendances qui s’opposent à leur maintien : dynamiques naturelles ; résistances humaines de sociétés entières récusant leur propre asservissement à la gabegie, à (...)

> Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique de juillet 2011.

 

 

 

Dimanche 19 juin 2011 - 14h / 19h

Table ronde
Pour un espace euro-méditéranéen,
quelles propositions ?

 

Interventions de Jean-Marie Matagne, André Larrivière, Yann Forget, Wayne Hall et Massimo Greco

Jean-Marie Matagne, Yann Forget, Wayne Hall, Massimo Greco et Maggie à la traduction / PHOTO Martin Leers 2011

 


Hubert Cros donne son expertise sur les "énergies libres" PHOTO Martin Leers 2011

 

 

 

Dimanche 19 juin 2011

Jaitapur field visit report

contribution de Yann Forget, Inde


André Larivière présente Yann Forget

 

The construction of 6 nuclear reactors by Areva, a French company, is planned in Jaitapur tehsil, Ratnagiri district. Since December 2010, a protest against this project escalated when an agreement was between Indian and French government during the visit of French president in India.

 

I came to know about this from a big French antinuclear network in which I have been involved for the last 25 years. They requested to have more information about the struggle, and have expressed willingness to support the local people with a international campaign of letters and fax to the Indian authorities, with technical and legal issues concerning the project, and through financial support.

 

On January 1st, 2011, in Bombay, we met Praveen Gavankar, the president of Janahit Seva Samiti (JSS), the local organisation behind the protest of the Jaitapur project. He further invited us to come to Ratnagiri, but we were not able at that time to book a train ticket, hence we postponed the visit.

 

On February 5th, we came to Madvan, Praveen's home, about 1 km from the proposed location of the nuclear reactors, but once we reached there we came to know that he was arrested on February 2nd at 2 a.m., and that he was detained on police custody in Ratnagiri. We met Santosh Baghbari, treasurer of JSS, and Shamra Narvekar, secretary of JSS, Shrikrishna Mayekar, and Dr. Milin Desai. They expressed their interest in support we could provide to the struggle.

 

We then went back to Ratnagiri, thinking that we could meet Praveen Gavankar even as he was in jail. We then met Magesh Chawan, member of the Kokan Bachao Samiti, which advise that not to meet Praveen, as it could make further complications due to local political issues. The day before, Prathviraj Chawan, Chief Minister of Maharashtra, said that "foreign elements" were supporting the struggle.

 

On February 6th, we then went back to Bombay. On February 7th, we met G. G. Parikh, a Freedom Fighter and a Gandhian, who supports the struggle, and Guddi Tiwari, Yusuf Meherally Yuva Biradari national coordinator. A meeting was arranged with Adwait Pandenkar, Arun Velskar, and Dr Vivek Monteiro, who are lawyers and activists against the project. We met them on February 8th, in their office.

 

They further expressed interest in our support, including:

     Photos and videos of antinuclear protests in France;

     Information on technical and legal issues regarding the construction of this type of nuclear reactors;

     Spreading information about this to Ekta Parishad contacts in India and abroad;

     Support to local people.

 

The French network could help for the first 2 requests. How could Ekta Parishad help with the other requests?