ÉDITION 2012

accueil
------------------
présentation
------------------
problématique
------------------
programme
------------------

atomes crochus

------------------
médias





PROBLÉMATIQUE

L’énergie nucléaire
est-elle une énergie bon marché ?

À un défenseur de la sortie du nucléaire, il peut sembler que la question de l’argent est secondaire, ce qui importe ce sont les dangers que font courir l’usage de cette énergie à la planète, à l’humanité, à la vie. Mais tout change si nous prenons un partisan de l’énergie nucléaire : il défendra l’énergie nucléaire au nom de ses avantages économiques : ce n’est pas une énergie gratuite, non pas encore, mais c’est l’énergie la moins chère du monde.

En commençant à travailler cette question de l’argent, nous nous sommes aperçus qu’elle était encore très obscure, pour ne pas dire méconnue, par les partisans des deux camps. Le nucléaire nous est apparu comme un domaine où les coûts masqués, les coûts cachés, les difficultés à chiffrer étaient la règle. Le comité d’organisation de ces secondes Journées d’études du réseau “Sortir du nucléaire” a donc décidé de prendre au sérieux le défenseur du nucléaire et de poser la question économique : l’énergie nucléaire est-elle vraiment une énergie bon marché ?

Même si nous devions répondre oui à cette question, il resterait les arguments de la sécurité, de la santé, de la survie de l’humanité… Mais si nous pouvions aussi nous appuyer sur l’argument économique, alors, non seulement notre combat acquerrait plus de légitimité mais nous pourrions en plus ouvrir une autre question : pourquoi se bat-on pour continuer d’utiliser une énergie dangereuse pour l’humanité et en plus hors de prix ?

C’est ici que l’on peut introduire le second thème de nos journées, le pouvoir.

Qui a mis en place la politique nucléaire de la France et sur quels réseaux s’appuie-t-elle ?

La politique énergétique française est-elle une politique démocratique ?

 

L’énergie nucléaire
est-elle directement liée au pouvoir ?

Pour comprendre comment les intérêts économiques prennent le pas sur toute autre considération – en particulier la sécurité et la santé – nous prendrons un exemple récent, daté du 16 juin : « Privilégiant les exigences économiques, le premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a annoncé, vendredi 16 juin, le redémarrage de deux réacteurs nucléaires de la centrale d’Oi ».

Pourquoi ? Parce que « les entreprises craignaient des problèmes d’approvisionnement et une hausse des tarifs » et donc « insistant sur les risques économiques, les entreprises et le gouvernement ont convaincu plusieurs élus hostiles à toute relance, dont le maire populiste d’Osaka Toru Hashimoto ».

Des centaines de personnes, réunies immédiatement sur place, ont beau affirmer que « la vie compte plus que l’économie », le prix Nobel de littérature Kenzaburo Oe a beau remettre au gouvernement une pétition signée par 7,5 millions de personnes (vous avez bien lu 7,5 millions, et deux petites lignes à l’intérieur d’un article du Monde) appelant à l’abandon du nucléaire, rien n’y fait. L’argument de la hausse des tarifs est plus important que la menace sur la vie des Japonais.

Ce petit exemple montre bien à quel point il nous faut aborder, nous militants antinucléaires convaincus mais aussi partisans honnêtes de l’énergie nucléaire, la question économique. Il ne faut pas avoir peur de mener le combat au cœur des logiques financières et productives. Si nous pouvons démontrer que l’énergie nucléaire est non seulement une menace pour la survie de l’humanité mais aussi un fiasco économique car elle est la plus chère du monde, alors nous n’aurons pas gagné la guerre – la guerre qui reste malheureusement le principal moteur de nos sociétés à l’aube du XXIème siècle – mais nous aurons gagné une bataille sur l’obscurantisme et l’ignorance.