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J'Accuse...!
LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

par ÉMILE HOLA

 

     

LETTRE
à François Hollande

Président de la République

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Monsieur le Président

Me permettez-vous d'avoir
le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ?

Vous êtes sorti sain et sauf
des basses calomnies, vous
avez conquis les cœurs. Vous apparaissez rayonnant dans l'apothéose de votre récente élection et vous vous attaquez à une œuvre de vérité et de liberté en espérant faire de ce monde un monde plus juste
et plus humain.

Mais quelle tache de boue
sur votre nom - j'allais dire
sur votre règne - que cette abominable poursuite de l’entreprise nucléaire au nom
de l'État français ! Vous aviez la possibilité enfin, après la catastrophe
de Fukushima, de dire non
au crime organisé, je veux dire à la menace de la bombe atomique qui pèse sur tant de citoyens innocents, non à cette religion du progrès au nom
de laquelle tant de vies ont
été sacrifiées, et vous ne l’avez pas fait !

Vous aviez la possibilité de dénoncer ces réseaux d’influence qui, à droite comme à gauche, trahissent l’intérêt national en servant l’intérêt du lobby nucléaire, et vous ne l’avez pas fait !

Vous aviez la possibilité de dénoncer les profits réalisés par les groupes privés qui pillent sans vergogne les finances de l’État en profitant des investissements nationaux, tant dans la recherche que dans les infrastructures, et vous ne l’avez pas fait !

Vous aviez la possibilité d’enfin faire la lumière sur les coûts exorbitants qui grèvent les finances publiques, empêchent toute recherche sérieuse sur les autres sources d’énergie, le solaire, l’éolien, l’énergie des marées… et vous ne l’avez pas fait !

Pire, vous avez, dans un accord fallacieux avec des politiciens qui ont usurpé la qualité d’écologistes, engagé la France sur la pente de la régression en permettant de prolonger, au-delà même de ce que vos prédécesseurs avaient envisagé, les centrales maudites de notre territoire.

Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis, que la France est responsable devant le monde entier !

Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière.

Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, à Hiroshima, à Nagasaki, à Tchernobyl, à Fukushima, et demain où encore ?, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis.

Et c'est à vous, Monsieur le Président, que je la crierai cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme.

Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l'ignorez. Que vous ignorez l’étendue des dangers que fait peser sur nous la menace nucléaire. Que vous ignorez la collusion entre l’énergie destructrice de la bombe et l’énergie, que l’on ose dire civilisatrice, des centrales nucléaires. Et à qui donc dénoncerais-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n'est à vous, le premier magistrat du pays ?

Mais, avant de poursuivre, je n’oublie pas que je vous dois la vérité d’abord sur le nucléaire et ses complices, sur ses sources de financement, les profits qu’il permet et ses réseaux d’influences… ce que je vais m’employer à faire tout au long de ces journées…

J’accuse l’État français
et les autres États nucléaires.

J’accuse les groupes privés
et publics, ou semi-publics,
de l’industrie nucléaire.

J’accuse les gouvernements
de Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy…

En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup du traité de l'Euratom, institué par la Communauté européenne de l'énergie atomi-
que le 25 mars 1957. Et c'est volontairement que je m'expose.

Quant aux gens et aux groupes que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.

Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !

J'attends.

Veuillez agréer, Monsieur
le Président, l'assurance
de mon profond respect.

 


 



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