DÉCHETS RADIOACTIFS PRODUITS
PAR UNE EXPLOSION NUCLÉAIRE
OU UNE CENTRALE NUCLÉAIRE

par Maurice Eugène ANDRÉ

http://users.skynet.be/mauriceandre/bombeatomique.htm

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Préliminaires

UN atome qui est brisé (on dit qu’il est fissionné) se reconstruit  toujours  immédiatement en  2 ou 3 atomes différents plus petits, tous radioactifs, appelés déchets radioactifs ou « produits de fission ».

Une bombe atomique produit exactement les mêmes déchets radioactifs qu’une centrale nucléaire.

La seule différence est que la bombe produit les déchets radioactifs en un instant très bref tandis que la centrale nucléaire étale cette production dans le temps sur une année et plus …

Quand les atomes radioactifs sont produits, ils se mettent ensuite à transmuter par eux-mêmes (on dit qu’ils désintègrent) en d’autres atomes radioactifs jusqu’au moment où il produisent un atome neutre (non radioactif) qu’on appelle ‘atome stable’ ou ‘atome en fin de chaîne radioactive’.

Exemple : Une bombe de  plutonium 239 ou d’uranium 235 explose. 

La fission de ces atomes va instantanément  donner environ 250 atomes radioactifs différents qui vont apparaître selon des chaînes radioactives, comme ceci  par exemple :

a) On repère un atome de krypton 90, qui est observé : il est radioactif et va désintégrer en transmutant en un atome de rubidium 90 radioactif, qui lui-même va transmuter en un atome de strontium 90 radioactif, qui lui va transmuter en un atome d’yttrium 90 radioactif, qui lui va transmuter en un atome de zirconium 90 qui est un atome stable (non radioactif) ; 

on aura donc pour la seule création du Krypton 90 radioactif,  la chaîne radioactive suivante dans les produits de fission :

Kr 90 à Rb 90 àSr 90 àY 90 à Zr 90 (stable)

b) prenons un autre atome radioactif repéré dans les produits de fission : soit l’iode 137. Nous allons noter son évolution ainsi : l’atome radioactif d’iode 137 va désintégrer en un atome radioactif de xénon 137, qui lui va transmuter en un atome radioactif de césium 137, qui lui va transmuter en un atome stable de baryum 137. 

On aura donc la chaîne radioactive suivante parmi les produits de fission  depuis l’iode 137 radioactif : I 137 à Xe 137 à Cs 137 à Ba 137(stable)

                                                                                               

Liste des principaux déchets nucléaires ou produits de fission (ou atomes radioactifs artificiels) produits par une explosion nucléaire ou une centrale nucléaire, classée suivant  les principales chaînes radioactives de filiation.

Les explosifs utilisés dans la bombe atomique sont l’uranium 235 ou le plutonium 239. On constate par « expériences » après fission que les isotopes radioactifs les plus nombreux sont des atomes qui ont un nombre de masse atomique situé entre 80 --- 150 avec toutefois deux maxima situés l’un entre les nombres de masse 90 --- 101 et l’autre entre 131 --- 144.

Le plutonium utilisé avant la fission est en général le Pu 239. Parfois on utilise  l’ U235. Ces deux métaux explosifs nucléaires ‘donnent’ pratiquement les mêmes produits de fission. 

Voici la liste des principaux dangereux produits de fission ou déchets nucléaires, groupés selon les chaînes radioactives de filiation qui se forment d’elles-mêmes par transmutations successives.

Elles apparaissent après la fission et peuvent polluer dangereusement soit l’atmosphère, l’eau, la nourriture,  les sols, les plantes, donc les animaux … et aussi  notre corps, même des années après l’explosion, (ou le rejet d’une centrale nucléaire)   si nous avons été contaminé :

 

                               Signe indiquant une transmutation  à aussi appelée ‘ une désintégration’

 

Sélénium 81 à Brome 81 ; 

Brome 82 à Krypton 82 ; 

Sélénium 83 à Brome 83 à Krypton 83 ; 

Sélénium 84 àBrome 84 à Krypton 84 ; 

Brome 85 à Krypton 85 à Rubidium 85 ;

Rubidium 86 à Strontium 86 ; 

Brome 87 à Krypton 87 à Rubidium 87 ; 

Brome  88 à Krypton 88 à Rubidium 88 à Strontium 88

Brome 89 à Krypton 89 à Rubidium 89 à Strontium 89 à Yttrium 89

Krypton 90 à Rubidium 90 à Strontium 90 à Yttrium 90 à Zirconium 90 ;

Krypton 91 à Rubidium 91 à Strontium 91 à Yttrium 91 à Zirconium 91 ;  

Krypton 92 à Rubidium 92 à Strontium 92 à Yttrium 92 à Zirconium 92

Krypton 93 à Rubidium 93 à Strontium 93 à Yttrium 93 à Zirconium 93 à Niobium 93

Krypton 94 à Rubidium 94 à Strontium 94 à Yttrium 94 à Zirconium 94

Krypton 95 à Rubidium 95 à Strontium 95 à Yttrium 95 à Zirconium 95 à Niobium 95 à Molybdène 95;

Krypton 97 à Rubidium 97 à Strontium 97 à Yttrium 97 à Zirconium 97 à Niobium 97 à Molybdène 97

Molybdène 99 à Technecium 99 à Ruthenium 99

Molybdène 101 à Technetium 101à Ruthenium 101

Molybdène 102 à Technecium102 à Ruthenium 102

Ruthenium 103 à Rhodium 103

Molybdène 105 à Technecium 105 à Ruthenium 105 à Rhodium 105 à Palladium 105

Ruthemium 106 à Rhodium 106 à Palladium 106

Ruthenium 107 à Rhodium 107 à Palladium 107 à Argent 107

Palladium 109 à Argent 109 ;

Palladium 111 à Argent 111 à  Cadmium 111

Palladium 112 à Argent 112 à Cadmium 112 

Argent 113 à Cadmium 113

Cadmium 113mà Indium 113 ; mmmm1mmmmm

Argent 114 à Cadmium 114

Argent 115 à Cadmium 115 à  Indium 115 m à Indium 115 à Etain 115

Argent 115 à Cadmium 115m à Indium 115 à Etain 115

Cadmium 117m à Cadmium 117 à Indium 117m à Indium à Etain 117

Etain 121 à Antimoine 121

Etain 123m à Antimoine 123

Etain 125m à Antimoine 125 à Tellure 125m à Tellure 125

Etain 126 à Antimoine 126 à Tellure 126

Etain 127 à Antimoine 127 à Tellure 127m à Tellure 127 à  Iode 127

Antimoine 129 à Tellure 129 à Iode 129 à Xénon 129

Tellure 129m à Tellure 129 à Iode 129 à Xénon 129

Antimoine 130 à Tellure 130

Antimoine 131 à Tellure 131m à Tellure 131 à Iode 131 à Xénon 131m à Xénon 131

Antimoine 132 à Tellure 132 à Iode 132 à Xénon 132

Antimoine 133 à Tellure 133m à Iode 133

Antimoine 134 à Tellure 134 à Iode 134 à Xénon 134

Tellure 135 à Iode 135 à Xénon 135m à Xénon 135 à Césium 135 à Baryum 135

Iode 136 à Xénon 136 à Césium 136 à Baryum 136

Iode 137 à Xénon 137 à Césium 137 à Baryum 137m à Baryum 137

Iode 138 à Xénon 138 à Césium 138 à Baryum 138

Iode 139 à Xénon 139 à Césium 139 à Baryum 139 à Lanthane 139

Xénon 140 à Césium 140 à Baryum 140 à Lanthane 140 à Cérium 140

Xénon 141 à Césium 141 à Baryum 141 à Lanthane 141 à Cérium 141 à Praséodyme 141

Césium 142 à Baryum 142 à Lanthane 142 à Cérium 142

Xénon 143 à Césium 143 à Baryum 143 à  Lanthane 143 à Cérium 143 à Praséodyme 143 à Néodyme 143

Xénon 144 à  Césium 144 à Baryum 144 à Lanthane 144 à Cérium 144 à Praséodyme 144 à Néodyme 144

Xénon 145 à Césium 145 à Baryum 145 à Lanthane 145 à Cérium 145 à Praséodyme 145 à Néodyme 145

Praséodyme 146 à Samarium 146 (émetteur ALPHA) à à Néodyme 142

Cérium 146 à Praséodyme 146 à Néodyme 146

Néodyme 147 à Praséodyme 147 à Samarium 147

 

Doivent aussi être pris en compte les produits cités en notes **.

Remarques : les atomes non radioactifs sont  en  fin de chaîne : on  dit alors  qu’ils  sont  stables  ( soulignés.)

 

            Tous les produits de fission sont dangereux. Prenons le cas du Praséodyme 146 (un des derniers du tableau) dont on ne parle jamais. Eh bien c’est un émetteur bêta gamma d’environ 710 jours de demi-vie radioactive. Il transmute en Samarium 146 qui lui est un émetteur ALPHA dangereux par effet de proximité en cas contamination interne. Le samarium 146 a en effet 70 millions d’années de demi-vie radioactive …  Prenons l’iode 129 dont on parle très peu également alors qu’il est produit à peu près en mêmes quantités que l’iode 131 dont on parle beaucoup. Or l’iode 129 a 17 millions d’années de demi-vie radioactive et sèmera des maladies et la mort très longtemps.  Prenons le césium 135. Il a trois millions d’années de demi-vie radioactive, et est de plus très difficile à détecter.  Voilà pourquoi je suis un scientifique antinucléaire : j’estime que ceux qui produisent de tels poisons sont des êtres dangereux et nocifs pour la planète entière.  Ils devraient être arrêtés et écroués immédiatement.     

 

ATOMES RADIOACTIFS  AUTRES QUE LES PRODUITS DE FISSION

            Parmi les atomes radioactifs autres que les produits de fission on trouve les atomes radioactifs d’activation : ainsi l’uranium 239 par exemple qui provient d’un atome d’U 238 ayant absorbé un neutron (n), selon la relation : U 238 (n,gamma)U 239.

Un atome radioactif d’activation est un atome qui a accepté et gardé un neutron supplémentaire capturé par son propre cœur atomique, ou « noyau atomique ». Par exemple, on aura qu’un atome d’uranium 238 qui accepte de capturer un neutron thermique, devient un atome d’uranium 239. Qu’est-ce qu’un neutron thermique ? C’est un neutron  animé d’une vitesse située entre 2 à 3 kilomètre par seconde. A cette vitesse il pénètre aisément à travers le système giratoire formant le cœur des atomes. Là il fissionne certains atomes, ou bien se fait capturer par eux. Si le neutron ne se fixe pas dans le cœur d’un atome, sa vie de neutron sera brève. En effet un neutron seul ne sait pas rester seul longtemps car seul en dehors d’un atome il est une particule instable ayant une demi-vie radioactive de 12 minutes. Quand il reste seul il va donc désintégrer en émettant une particule bêta et devenir alors un proton qui est positif au niveau de la charge électrique, et stable, même seul en dehors d’un atome.

Les atomes radioactifs donnent tous naissance à
des atomes de filiation qui existent dès les premières désintégrations. 

Exemple : l’atome U 239 est radioactif et désintègre en mode bêta ; il devient de ce fait  l’atome neptunium 239 (Np 239) qui lui également désintègre en mode bêta.  On a alors que le Np 239 désintégrant en mode bêta, devient ainsi du plutonium 239 (Pu 239) qui lui désintégrera ensuite en mode alpha devenant de ce fait de l’uranium 235 (U235).  

On a donc le début de la chaîne de filiation suivante :

U 239 à bêta -  Np 239 à bêta -  Pu 239  alpha à U 235 

En ce qui concerne la suite de ce qu’il advient à l’uranium 235 au cours du temps, on consultera la chaîne de filiation complète et toutes les désintégrations,  en page 5. Ces désintégrations transformeront automatiquement (soit sans la moindre manipulation humaine) l’uranium 235 en plomb après de nombreuses années ;  nous en présentons le détail extrait de « Chimie et Radiochimie »,  Dunod,  Paris 1960.

Maurice Eugène ANDRÉ, auteur spécialisé en protection NBCR.

 

autres textes de MEA :

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